lundi, 14 février 2011
Némésis de l’âme
En 1876, Tchaïkovski ne se serait certainement pas douté que son ballet Le Lac des cygnes deviendrait le plus connu de par le monde, joué des milliers de fois dans les plus grands opéras et adapté au cinéma avec force et maestria. Ainsi, Black Swan de Darren Aronofsky, nous entraîne dans l’envers du décor du New York City Ballet, à la recherche de Nina Sayers (époustouflante Natalie Portman), avant qu’elle ne se perde. Ce joli petit canard d’une troupe où la concurrence est rude, aussi appliquée qu’introvertie, épousera un destin aussi glorieux qu’expéditif, dans une atmosphère baroque matinée de fantastique. Plongée au cœur d’un conte de fée qui vire au cauchemar. (Et qui dévoile, en partie, l’intrigue…)
00:49 Publié dans Cinéma | Tags : némésis de l’âme, sylvain métafiot, black swan, darren aronofsky, natalie portman, folie, sublime, démence, conte de fée, nina sayers, cauchemar, danse macabre, vincent cassel, ballet, grotesque, perfection, hallucinations, épouvante, thriller psychologique, le lac des cygnes, fantastique | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 24 janvier 2011
Dirty Brown
Trop récemment relégué à des seconds rôles (de qualités néanmoins : The Dark Night, Inception…), l’immense Michaël Caine se retrouve enfin, à 77 berges, en tête d’affiche, endossant le costard so english d’Harry Brown, justicier des temps moderne qui, sans super-pouvoirs ni fougue juvénile, arpente le chemin tortueux de la vengeance froide et sommaire. En laissant sur son passage bon nombre de cadavres. Mais pourquoi qu’il s’énerve le pépé ? Parce qu’il n’en a plus rien à foutre, pardi ! Veuf et ayant perdu sa fille, il apprend que son vieil ami Leonard s’est fait tailladé à coups de baïonnette, et là c’est le déclic. Son objectif : surmonter sa peur et faire payer les salauds responsables de ce meurtre. Harry Brown c’est la curiosité britannique de ce début d’année. Un film non exempt de défauts qui vaut surtout pour la lutte, manichéenne, entre un vieillard charismatique, brutal mais digne, et une altérité radicale et interchangeable (des voyous sans reliefs) dans une ambiance crépusculaire de chaos urbain.
20:06 Publié dans Cinéma | Tags : dirty brown, harry brown, michael caine, vengeance, justicier, voyous, violences urbaines, manichéen, racailles, cité, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 10 janvier 2011
Suck my d**k or die trying, hos !
Chers amis mélomanes, il est grand de parler d’un mouvement musical largement dénigré et non reconnu à sa juste valeur (notez la poésie du titre). Je veux bien évidemment vous parler du Gangsta rap. Non pas du rap old-school en général (un des quatre piliers du Hip-Hop américain, avec le breakdance, le deejaying et le graffiti), qui ose entacher quelques excellents sons de paroles politiques, symboliques, humoristiques, absurdes, etc. (bref, un truc de lopettes !), mais bien du viril Gansgsta rap et son dérivé beauf original le Crunk (contraction de crazy et drunk, ce qui promet…).
21:20 Publié dans Musique | Tags : gangsta-rap, crunk, hip-hop, mauvais, west coast, pimp, fric, flingues, violence, lil'jon, homophobe, xenophobe, musique, booba, orelsan, ja rule, lil wayne, 50 cent, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 07 décembre 2010
Sur le fil de la machette
Souvenez-vous, c’était en juin 2007, Quentin Tarantino et Robert Rodriguez décident de sortir un diptyque de film d’horreur-épouvante intitulé GrindHouse et composé de deux hommages aux vieilles séries B des années 70 : Boulevard de la mort de Tarantino et Planet Terror de Rodriguez. Le second étant nettement meilleur que le premier, Tarantino se faisant de plus en plus bavard dans ses films (comme en atteste Inglorious Basterds). Bref, ces deux bonnes parodies débutaient chacune par une flopée de fausses bandes-annonces dans le pur style GrindHouse et réalisée par des maîtres du genre comme Rob Zombie (La maison des 1000 morts, The devil’s rejects), Eli Roth (Cabin fever, Hostel), Edgar Wright (Shaun of the dead, Hot Fuzz, et le récent Scott Pilgrim) et Robert Rodriguez himself (El Mariachi, Une nuit en enfer, Sin city). Parmi ces petits chefs-d’œuvre figurait Machete qui fut tellement acclamé par les fans qu’ils réclamèrent un véritable long-métrage. C’est désormais chose faite.
03:10 Publié dans Cinéma | Tags : machete, grindhouse, film, second degré, parodie, violence, série b, mexicain, robert rodriguez, danny trejo, gore, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 09 novembre 2010
L’Etat exécute aussi des enfants
« Face à ma situation, je ressens une grande souffrance et un réel découragement. Je perds peu à peu tout espoir pour l’avenir. Cela fait tellement longtemps que je suis ici. La condamnation à mort m’a vraiment anéanti. J’ai l’impression que tout est fini pour moi, du fait de ma situation de condamné à mort. Je crois que, quels que soient mes projets pour l’avenir, ils ne se réaliseront jamais. Le pire dans tout ça, c’est que j’ai le sentiment d’être trop jeune pour mourir, si jamais ça arrive. En fait, la seule idée de la peine de mort est une véritable torture mentale. Je ne peux m’empêcher d’avoir peur »
Ronald Bragas, condamné à mort en 1998 aux Philippines pour un crime commis à l’âge de 17 ans.
22:14 Publié dans Actualité | Tags : l’etat exécute aussi des enfants, peine de mort, enfants, décapitation, injection, barbarie, amnesty international, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 23 octobre 2010
Oh oui, Facebook-moi !
Un film sur Facebook donc. LE film sur Facebook dont on parle tant. Heureusement, non, mais nonusverrons cela plus bas, en détails. Quoi qu’il en soit, l’évènement était d’autant plus attendu qu’on retrouve le doué David Fincher aux manettes et Aaron Sorkin (créateur de la série The West Wing) au scénario. Après un décevant Benjamin Button, allions-nous retrouver l’excellence d’un Zodiac ? Pas si sûr…
09:57 Publié dans Cinéma | Tags : the social network, facebook, mark zuckerberg, oh oui facebook-moi, film, amis, trahisons, david fincher, aaron sorkin, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (20)
lundi, 13 septembre 2010
Echec et Mat !
Le joueur d’échec de Stefan Zweig est un classique de la littérature. Certainement l’œuvre la plus connue de l’écrivain autrichien (malgré la complexité des mises en abymes narratives), ce petit chef d’œuvre nous entraîne à bord d’une croisière un brin particulière. C’est en effet, sur le paquebot qui va de New-York à Buenos Aires qu’un inconnu va défier le champion du monde des échecs, le grand et arrogant Mirko Czentovic. Mais l’intérêt ne réside pas tant dans le duel tant attendu que dans l’histoire bouleversante de l’apprentissage des échecs par ce mystérieux inconnu, il y a de cela vingt ans. A la limite de la folie et de l’horreur, le récit dévoile petit à petit les lourds secrets des personnages, éclairant l’époque sombre de la parution du livre (les années 40) d’un témoignage lourd de conséquences.
17:26 Publié dans Littérature | Tags : echec et mat !, stefan zweig, classique, le joueur d'échec, petite philosophie du joueur d'échec, rené alladaye, littérature, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 07 septembre 2010
Petite fable paradoxale
Piochée dans le dernier numéro de Philosophie magazine (septembre 2010). Auteur : Adrien Barton.
"Une conférence internationale rassemblant les meilleurs philosophes afin de débattre du sens de la vie est sur le point de commencer. Alors que le président ouvre la séance, un ange apparaît dans les airs et darde l'assemblée d'un regard hautain : "Je suis un envoyé de Dieu. Vous pouvez me poser une question, n'importe laquelle - mais une seule - et j'y donnerai une réponse exacte. Demain, à midi, je reviendrai et vous devrez avoir choisi votre question."Sur ces mots, l'ange disparait, laissant les philosophes surexcités se lancer dans des débats houleux.
"Fantastique ! Nous devons bien sûr demander quel est le sens de la vie, après tout c'est le sujet de notre conférence", propose le président. "Je pense que nous devrions plutôt demander pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien", rétorque un autre conférencier. Entre deux baîllements, un troisième hasarde : "A mon avis, il vaudrait mieux demander les numéros gagnants de loterie de la semaine prochaine..."
Après une longue nuit blanche passée entre thèses, antithèses et synthèses, les yeux cernés, les philosophes s'accordent enfin. L'ange réapparaît : "Alors, quelle est votre question pauvres mortels ?" Le président se lève : "Nous nous sommes mis d'accord pour vous demander ceci : "Quelle est la meilleure question que nous devrions-vous poser, et quelle est la réponse à cette question ?" " Mais enfin, il s'agit là de deux questions", rétorque l'ange courroucé. "Pas du tout, corrige le rusé président. Il s'agit là d'une seule et unique question, qui attend une unique réponse en deux parties. Les meilleurs spécialistes de philosophie du langage ici présents pourront vous le confirmer."
"Maudits humains, maugrée l'ange en réfléchissant. Très bien, j'ai la réponse à votre question. La réponse est... "La meilleure question est exactement celle que vous venez de me poser, et la réponse à cette question est celle que je viens de vous donner." Puis, lançant un dernier sourire condescendant à l'assemblée médusée, il disparaît dans un éclair lumineux.
Dans l'assemblée consternée, nul n'ose rien dire. Finalement, une voix traînante lance : "Je vous avais bien dit qu'on aurait dû demander les numéros gagnants de la prochaine loterie..."
Sylvain Métafiot
20:29 Publié dans Littérature | Tags : petite fable paradoxale, philosophie magazine, ange, paradoxe, philosophes, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 29 août 2010
Rions un peu avec Adolf
L’humour relatif à la seconde guerre mondiale, au nazisme, aux camps d’extermination, étant très délicat à manier, mais très drôle lorsqu’il est fait avec talent, il serait criminel d’ignorer le dernier album de Pieter de Poortiere Le fils d’Hitler. Pieter de Poortiere a crée le personnage de Dickie, anti-héros à la face de playmobile se baladant à travers les époques, dans la revue « Ferraille ». Et c’est avec un humour à la fois absurde et grinçant que Dickie se retrouve en 1944, en plein conflit mondial. Mais ce n’est pas tout, il se trouve que Dickie est le fils caché du dictateur ! Ce dernier se met donc à sa recherche, tandis que ce pauvre diable de Dickie s’embourbe dans des situations toutes plus cocasses les unes que les autres avec une naïveté et une maladresse qui dépasse l’entendement.
16:10 Publié dans Actualité | Tags : rions un peu avec adolf, le fils d’hitler, pieter de poortiere, bd, dickie, humour noir, nazi, cynique, absurde, profil facebook hitler, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 17 août 2010
La sociologie américaine

Elle s'est développée dans un contexte où la jeune société était en pleine expansion. D'un point de vue politique, il n'y a pas le même scepticisme qu'en France. Les sociologues adhèrent encore au projet fondateur de 1776. Il n'y a pas de déchirures entre penseurs comme en France.
La sociologie américaine est née dans un climat de confiance et d'optimisme reposant sur deux concepts :
- Le darwinisme social. Beaucoup d'intellectuels considèrent que la vie sociale repose sur des caractéristiques incontournables. La vie sociale manifeste la lutte pour l'existence, la concurrence pour la survie. Le développement de la société est le résultat des lois de la nature, de la sélection, de l'adaptation. C'est une vision concurrentielle entre les individus. Le problème social est le problème de la promotion des individus les plus aptes. Une société sera d'autant plus viable qu'elle sera capable de transmettre les expériences acquises aux générations montantes. On ne peut pas dissocier les dynamiques sociales des dynamiques naturelles des individus. Ces derniers poursuivent leurs intérêts. On doit arriver à la mise en place d'une concurrence positive entre les individus. Il y a une vision fonctionnelle de la société : la fonction de la civilisation est de satisfaire de mieux en mieux les besoins de ses membres. La sociologie est au service de la société. Elle doit l'améliorer, ainsi que les individus, valoriser l'intelligence et la capacité d'entreprise. La société est considérée comme l'ensemble des individus qui obéissent à des motivations d'ordre psychologique (intérêt personnel, vivre ensemble, se construire comme sujet moral). Le protestantisme est très influent dans cette théorie. Cette approche s'est construite en partenariat avec la psychologie. Elle est plus naturaliste et réductionniste qu'en France où on la rejette.

- Le pragmatisme. Cela renvoi à une tradition anti-dogmatique, tourné vers l'action. Cette approche est très critique à l'égard des grands systèmes théoriques et des conceptualisations. Les concepts ne sont intéressants que s'ils permettent d'augmenter nos connaissances concrètes. Il y a donc une méfiance de la théorie pour la théorie. Les idées ne sont que des instruments. Elles servent à découvrir des vérités, et leurs valeurs résident dans leurs applications concrètes. Le pragmatisme a une dimension utilitaire. William James estimait que le réel se défini par des faits d'expérience individuels et pluralistes et non par des idées. Le monde est un ensemble de visions et la théorie est un instrument qui permet d'atteindre des faits utiles. Est-ce qu'une idée apporte quelque chose à celui qui la pense ? Dewey estimait que le développement était l'unique but moral. Ce sont des conceptions très normatives avec l'idée que l'homme est responsable par son action et qu'il échappe au déterminisme des absolus (lois de la providence, lois de la nature).
C'est l'activisme et l'optimisme de la sociologie américaine.
A suivre…
Sylvain Métafiot
11:56 Publié dans Littérature | Tags : sociologie américaine, darwinisme social, pragmatisme, william james, dewey, sciences sociales, 1776, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)